Toussaint

On parle parfois d'un « temps de Toussaint » : ciel bas à l’horizon, morosité dans les cœurs. La conjoncture actuelle rend la grisaille plus que jamais tenace : nouveau confinement général, attentats à répétition...

Lors de la messe de la Solennité, nous avons écouté ce passage de l'Apocalypse où Jean annonce la fin du monde. Cette crise sanitaire et sociale, ces actes barbares n’en seraient-ils pas les signes avant-coureurs ?

 

En réalité, la Toussaint a une dimension paradoxale. Dans ce contexte de cafard en effet, la liturgie nous offre pour viatique, rien moins que les Béatitudes : Heureux les pauvres de cœur, les affamés de justice,  les artisans de paix… (Mt 5,3.6.9). Se référant peut-être à la préface de la fête qui nous encourage à marcher avec entrain vers la Jérusalem céleste, André Chouraqui, dans sa traduction de la Bible, remplaçait

« heureux » par « en marche » : en marche les cœurs purs, ils verront Dieu..!

Ainsi, en dépit de nos fragilités et à l'intérieur de nos limites, nous ne cèderons pas à la peur ni au conformisme. Misant sur la divine espérance, contre vents et marées, nous oserons croire que notre longue marche dans le temps rejoindra la foule immense de ceux qui se tiennent debout devant le Trône et devant l'Agneau.

 

Editorial de l'Abbé Pégourier - novembre 2020