Nous voici au « joli mois de mai ». Cette année, il achève le temps pascal. Avec une singularité toutefois : ces cinquante jours traditionnels de préparation à la Pentecôte prolongent la « sainte quarantaine » du Carême, non seulement au plan liturgique, mais encore au plan sanitaire.
Celle-ci nous encourage à nous recentrer sur l'essentiel : la vie relationnelle, qu'elle soit spirituelle, ou familiale et sociale dans les limites de la distanciation imposée par la pandémie ; elle pénètre nos esprits des avantages de cette pause obligée dans notre rythme de vie marqué au coin de l'activisme collectif : retour à un élan communautaire, purification du ciel, diminution de la pollution et du bruit... On se prend à réinventer l'avenir !
Gardons-nous des utopies. Mais aussi du risque de nous laisser reprendre, une fois la crise achevée, par des habitudes relativistes, consumméristes, égoïstes. Nous en sommes convaincus : il n'est pas possible de promouvoir un « homme nouveau », une société heureuse, sans évacuer le « vieil homme », sans un changement intérieur personnel.
Autrefois, la coutume des vierges pèlerines était fortement enracinée. Et c'est l'accueil d'une statue de « Notre-Dame-des-Victoires » qui donna l'occasion à la famille Martin de faire une neuvaine à domicile au cours de laquelle la petite Thérèse fut guérie. Aujourd'hui, le pape François nous encourage à recevoir chez nous Marie, « signe de salut et d'espérance », à travers la récitation quotidienne du chapelet en famille. Là où elle passe, Dieu passe avec elle, comme l'illustre la petite doxologie qui termine chaque dizaine.
Mère très sainte, « resplendis sur notre chemin » pour l'ouvrir à un bonheur durable ! Ce confinement forcé en sera le prélude si nous en faisons une quarantaine mariale !
Editorial de l'Abbé Pégourier - mai 2021