Rosa, rosa, rosam, rosae, rosae, rosa - rosae, rosae, rosas, rosarum, rosis, rosis ! C’est la chanson des roses : elle anime l’une des déclinaisons du latin – langue morte réputée difficile – pour en faire un tango entraînant. De même, en ce mois d’octobre dédié à la Vierge, nous sommes invités à faire des Ave de notre chapelet, un rosaire vivant. Mais si cette dévotion répétitive nous lasse, ne serait-ce pas parce qu’il y manque une musique intérieure, celle qui naît d’un cœur aimant ?
À ce propos, saint Josémaria rapportait un souvenir d’enfance : « Il était courant alors que les jeunes de villages aillent, guitare au bras, donner une aubade à leur fiancée (…) Tout en chantant, leurs pensées peut-être s’échappaient par moments ; ils étaient pourtant là, par amour, au bas de la fenêtre. Quoique vous ayez des distractions dans la récitation de votre chapelet, continuez à le prier : c’est comme chanter la sérénade, et jouer de la guitare, par amour ». Pour sa part, comme une fiancée, Marie se plaira à écouter cette douce musique du Salut qui l’enchante ! Elle l’avoue elle-même lors des apparitions de l’Ile Bouchard (1947) : mardi 9 décembre, au bout d’une dizaine de chapelet, la Dame apparaît et organise elle-même la prière : « Chantez le“ Je vous salue, Marie ”, ce cantique que j’aime bien, demande -t-elle aux jeunes voyantes. Elle le réclamera de nouveau le 11 et le 13. Et les enfants chantent, pour faire plaisir à la Dame.
Est-il bien raisonnable, par conséquent, de prier comme un automate, ou de mâchonner ses Ave, l’un après l’autre ? Non. Ouvrons les yeux. Rendons-nous compte ! Fais-toi petit. Le Seigneur se cache aux orgueilleux et montre les trésors de sa grâce aux humbles. En ce mois d’octobre, faisons droit avec confiance au message du Saint Père qui nous demande, pour que Marie défende l’Église, de prier quotidiennement, avec notre chapelet, l’invocation Sous l’abri de ta miséricorde et la prière de Léon XIII à saint Michel Archange.