Mgr Dominique Le Tourneau
Il est bon de commencer sa journée en l'offrant à Dieu. C'est ce que l'on appelle « l'offrande d'œuvres », que nous pouvons exprimer en
disant Serviam ! Je servirai, je veux te servir, Seigneur, tout au long de cette journée que tu me
donnes de vivre, précisément à ton service et au service de mon prochain. Il est très beau de démarrer la journée dans cet état d'esprit qui traduit le sens profond de notre vie. Nous sommes sur
terre, non pour commander, mais pour servir. Et il est tout à fait compatible de commander en servant. Tel est l'exemple de Jésus qui, dit-il, « n'est pas venu pour être
servi, mais pour servir », et ce, précise-t-il, afin « de donner sa vie en rançon pour beaucoup » (Matthieu 20, 28). C'est dans la fidélité à cet enseignement du Christ que le pape se qualifie,
depuis saint Grégoire le Grand (590-604) de « serviteur des serviteurs de Dieu ». De plus, toute charge dans l'Église est conçue comme une
« diakonia », un service des âmes.
C'est une grande joie de pouvoir servir. Une journée de plus pour rendre gloire à Dieu en étant à son service, en travaillant au bien des âmes par l'offrande de notre travail et une charité
authentique, c'est-à-dire en travaillant pour le Seigneur, car « tout ce que vous avez fait pour le moindre de mes frères que voici, c'est à moi que vous l'avez fait » (Matthieu 25, 40).
Notre serviam ! comprend tout ce qui va se passer au cours de la journée qui débute. Il est bon de réactualiser cette disposition, de tout accueillir dans
cet état d'esprit, de tout ramener aussi à la messe. Le Seigneur est venu servir, disais-je il y a un instant, et il nous sert de la façon la plus accomplie, la plus exemplaire, sur la Croix :
c'est là où il nous rend le plus grand service, celui de « donner sa vie en rançon », de donner sa vie pour que nous possédions la Vie éternelle, la Vie de Dieu.
Après, tout au long de la journée, à chaque rencontre, dans chaque activité, nous sommes là pour les autres, non pour nous, pour les autres, afin de les aider, de répondre à leurs attentes, de
soulager leurs peines, de les écouter, les réconforter, leur donner la parole de Dieu, les aiguiller vers les sacrements, les aider à avoir une vision surnaturelle de la vie, leur apprendre à
prier, etc....
Serviam ! Un cri du cœur. Je veux vraiment servir ; non m'imposer, mais proposer ; ne pas rester passif, mais aller à la rencontre des autres, leur
apporter ce que je suis, ce que je possède : la grâce de Dieu, la connaissance de la foi, le Christ lui-même, le Christ qui guérit, qui fortifie, qui donne du courage, de l'optimisme.
Faisons en sorte que le Christ soit présent dans nos pensées, dans nos paroles, dans notre cœur et dans tous nos actes, pour que nous soyons un serviteur identifié à son maître.
Serviam ! C'est une autre façon de dire avec Marie fiat
mihi, « qu'il me soit fait selon ta parole » (Luc 1, 38). À l'école de la très Sainte Vierge nous apprenons à servir, en mettant toute notre vie à la disposition de Dieu pour qu'il mène à
son terme l'œuvre de salut de l'humanité.