Extrait du livret du Laurier "Un plan de vie chrétienne" de l'abbé Alphonse Vidal
Si nous suivons un ordre chronologique, tout commence par le lever. Le réveille-matin sonne et une nouvelle journée s’offre à nous. Ou, pour être plus exact, Dieu nous accorde une nouvelle
journée de vie. Il est donc logique que notre première pensée soit pour Lui et que nous fassions l’offrande de toutes les activités qui nous attendent. « Le chrétien commence sa journée, ses
prières et ses actions par le signe de la Croix, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen. Le baptisé voue la journée à la Gloire de Dieu et fait appel à la grâce du Sauveur qui lui
permet d’agir dans l’Esprit comme enfant du Père. Le signe de la Croix nous fortifie dans les tentations et dans les difficultés » (CEC n. 2157).
Ainsi nous pouvons obtenir par avance les grâces nécessaires pour tenir fidèlement nos engagements chrétiens.
« Chaque matin renouvelez sans réserve par un serviam ! — je te servirai, Seigneur ! — votre résolution de ne pas transiger, de ne point céder à la paresse ou à la négligence,
d’affronter vos tâches avec davantage d’espérance et d’optimisme, persuadés que, s’il vous arrive d’être vaincus dans une escarmouche, vous pourrez sortir du creux de la vague
par un acte d’amour sincère »
(Mgr Escriva, Amis de Dieu, n. 217).
Après nous être levés, et éventuellement mis à genoux — ou bien dans une autre attitude —, nous faisons le signe de la Croix et commençons notre offrande d’œuvres. Il est possible de trouver des
formules dans les livres de prières ; ou bien nous pouvons en composer une qui nous convienne parfaitement. Ou encore laisser parler notre cœur de manière spontanée.
On peut, par exemple, dire : « Mon Dieu, merci pour cette nouvelle journée que vous m’accordez. Je vous demande de m’aider à la passer à vous servir, Vous, et à servir mes frères les hommes.
Je vous prie de me protéger dans les tentations et de m’assister dans l’accomplissement de mes devoirs d’état. Soyez présent dans mes pensées, mes sentiments, mes paroles et mes actions. J’ai
aussi recours à la Vierge Marie, votre Mère, à saint Joseph et à mon Ange Gardien. Amen. »
Ou cette prière tirée de la Liturgie des heures (Lundi de la 30 ème semaine) : « Dieu qui nous as fait parvenir au début de ce jour, sauve-nous aujourd’hui par ta puissance : que nos cœurs ne
s’abandonnent pas au péché mais que, par nos pensées, nos paroles et nos actes, nous cherchions la justice du Royaume. Amen. »
Un dernier aspect, particulièrement important de cette première norme de piété est ce qu’on pourrait appeler la minute héroïque. Plusieurs réflexions de Mgr Escriva en montrent l’importance : «
La minute héroïque. — C’est l’heure précise de te lever. Sans hésitation : une pensée surnaturelle et… debout ! — La minute héroïque : tu as là une mortification qui renforce ta volonté et
n’affaiblit pas ta nature ». « Si tu ne te lèves pas à une heure fixe, jamais tu ne réaliseras ton plan de vie » (Chemin, n. 206 et 78)
Il est donc opportun de fixer l’heure habituelle du lever et de la modifier au préalable lorsque les circonstances exigent un changement. C’est-à-dire, si un jour nous dînons en ville et nous
nous couchons plus tard, nous pourrons bien entendu nous lever aussi un peu plus tard le lendemain, mais ces conseils nous disent qu’il faut fixer l’heure de ce lever au moment du coucher. Car un
danger doit absolument être évité : la paresse, les prétextes pour rester au lit alors que le devoir nous réclame. « Triomphe chaque jour de toi-même dès le premier instant, en te levant
ponctuellement à heure fixe, sans concéder une seule minute à la paresse. Si, avec l’aide de Dieu, tu te vaincs, tu auras pris beaucoup d’avance pour le reste de la journée. Il est si
démoralisant de se sentir battu à la première escarmouche ! » (Chemin n. 191).
Mais si, par malheur, tel n’est pas le cas, ayons tout de même assez d’humilité pour reconnaître notre faute, en demander pardon à Dieu et redresser une journée mal engagée : c’est possible ! Dieu nous attend encore dans un bon nombre d’obligations et de devoirs. Par une fidélité accrue, nous pourrons réparer notre première faiblesse.